samedi 13 mars 2010

Sur les pistes du Cambodge.

 

P1200520

JOUR 1 :

 

Nous partons sur les routes du Cambodge. A 30 ou 40 km/h, nous ne progressons pas bien vite ! Nous avons le temps d’apprécier la campagne khmère avec ses habitations en bois sur pilotis… Malheureusement, nous découvrons aussi un paysage désolé. Les arbres sont coupés et quelques tiges poussent de ci, de là. Ils persistent à faire du charbon de bois dont les sacs trônent au bord des routes… Pourtant, le bois manque déjà ! On sent que les cambodgiens vivent dans le présent, l’immédiat !! Quand il n’y aura plus de bois, ils aviseront.

Nous croisons des cyclistes qui transportent chacun un planche en bois longue de 5 mètres. C’est assez spectaculaire !

Première étape : Anlong Veng qui ressemble à une ville du Far West avec la poussière nécessaire à l’ambiance.

 

P1200098 P1200112 P1200134 P1200686 P1200128 P1200131P1200143

JOUR 2 :

Aujourd’hui, nous quittons le bitume pour découvrir de grandes pistes en chantier. Thibault a été surpris par le nombre incroyable de ponts en construction ! Surtout qu’il fallait les contourner au prix de nids de poules parfois pénibles et ensablés…

Nous avons longé de nombreux camps militaires en direction du Preah Vihear. Etant peu ou pas payés par le gouvernement, ils ont des terres en guise de rémunération. Ils défrichent et vendent le bois… Nos avons vu des tanks biens camouflés mais le lieu le plus étonnant et le plus peuplé de militaires était le temple lui-même. Beaucoup cherchaient à se faire offrir une cartouche de cigarettes. D’autres nous suivaient pour avoir un peu de distraction. Et les derniers nous souriaient à l’ombre d’un arbre. Tout y est : guérites, barricades en sacs de sable, mitraillettes; ils sont prêts à agir à la moindre alerte. Pour le moment, ils sont pacifiques. J’imagine que le camouflage est le  même du côté thaïlandais, c’est à dire 200 mètres plus bas. Il est dit à qui veut l’entendre qu’ils se disputent ce majestueux temple khmer mais ceux qui laissent traîner leurs oreilles pensent que la cause serait le pétrole ?

Nous avons quitté ces hauteurs pour retrouver la poussière des pistes et aller dans un petit village au bout de nulle part : Cham Tseng. Encore très hésitants dans notre pratique linguistique, nous avons failli ne pas manger…

P1200164 P1200200  P1200230 P1200245 P1200263 P1200253 P1200281 P1200211 P1200259 P1200269 P1200302 P1200309 P1200316 P1200322

JOUR 3 :

Au réveil, les deux petites filles et leur maman rencontrées la veille nous attendent avec de somptueux vêtements, des parures de bijoux et des coiffures extraordinaires. Tout cela annonce une séance photo ! C’est mignon.

Aujourd’hui, nous nous arrêtons souvent. Tous les prétextes sont bons : stand de pastèque, jus de canne à sucre, grosse glacière rouge qui nous indique que nous pourrons trouver des glaçons et de l’eau fraîche ( je précise qu’il fait au moins 35° à l’ombre) sans parler des pauses repas. Nous commençons à nous immerger réellement. Ca nous plaît ! Nous suscitons beaucoup de sourires sur la route… La poussière étant au rendez-vous, nous avons notre badigeon de fond de teint gratuitement…

Aussi incroyable que cela puisse paraître dans cette nature végétale qui se raréfie, nous sommes émerveillés par la grande présence des oiseaux : aigrettes par colonies près des marécages mais aussi martin pêcheurs, guêpiers, rolliers et d’autres que nous n’identifions pas… Le son métallique des cigales couvre parfois tout le reste.

P1200331 P1200354 P1200355 P1200365 P1200370 P1200396

JOURS 4 ET 5 :

Nous revoyons notre tour à la baisse ! Peu importe où nous allons, nous voulons uniquement côtoyer la population pour un bref instant, en toute modestie… Nous restons donc deux nuits dans cette bourgade, Tbeng Men Cheai où il n’y a rien à visiter. Les enfants apprécient de se poser et nous trouvons vite des repères. Nous en profitons pour découvrir plus amplement la gastronomie khmère. Malheureusement, il m’est quasiment impossible de prononcer correctement “ c’est très bon” dans cette langue ! J’avais l’espoir que l’apprentissage linguistique serait plus simple.. Je ne suis pas au bout de mes surprises ?!?!

P1200417 P1200436 P1200471 P1200492 P1200487

JOUR 6 :

Cette journée s’intitule :”100% No Problem”. C’est ainsi que nous l’a vendue un client de notre troquet favori. Quelques mots d’anglais, quelques mots de khmer, nous avons réussi à parler de notre destination… Et pourtant, nous n’avions pas fait un kilomètre que la piste nous surprenait par son état pitoyable. Nous avons même eu la chance d’effrayer un serpent long de deux mètres. Plus tard, la route semblait meilleure. Nous nous sommes cependant enfoncés régulièrement dans le sable. Si nous avons le malheur de croiser un véhicule, cette terre légère s’infiltrait partout : nez, bouche, oreilles, sourcils, cheveux, vêtements, etc… Le regard des gens en disait long sur notre maquillage !

Les gens qui travaillent sur les routes ne sont pas prêts d’être au chômage. Partout elles sont en construction.

P1200500 P1200511 P1200529 P1200549 P1200564 P1200576 P1200582 P1200583 P1200909

JOUR 7 :

Après avoir réduit notre itinéraire, nous devons abandonner l’idée d’aller au temple du Preah Khan. Nos plans s’étaient faits selon nos désirs sans connaître l’état des pistes ! Cette fois, c’est impraticable pour une mobylette. Nous voulons concourir auprès des motards chevronnés et équipés qui nous encouragent… Point trop n’en faut, nous n’en avons pas la carrure ! A tout problème, il y a une solution. Nous prenons donc une autre direction… Et la lumière jaillit vers la voie du bonheur et de l’immersion parmi les khmers. Nous avons erré dans une campagne splendide. Notre copie khmère (cf. photo) nous a guidée dans des chemins fabuleux et nous avons découvert Sambor Pré Kuk (cité khmère du VIe siècle) sous de bons auspices… Là-bas, on nous a surnommé “les voyageurs aventuriers”…

 

Les cambodgiens sont vraiment des gens touchants, attendrissants. Cette fois, nous sommes dans le Cambodge, nous ne faisons pas que l’effleurer. La magie de cette terre et de ce peuple nous a gagnée à nouveau.

P1200616 P1200558 P1200624 P1200640 P1200643 P1200662 P1200664 P1200714 P1200738 P1200763 P1200782 P1200792 P1200879 P1200904

JOUR 8 :

Nous progressons sans guide. Nous nous satisfaisons d’une carte géographique pas toujours très réaliste et nous rions beaucoup quand nous cherchons un bled que personne ne semble connaître. Leur manière de nous indiquer une direction est assez comique. Bras tendu, c’est toujours “par là”. Quand il y a deux routes, ils ne semblent en voir qu’une… C’est très drôle mais il faut aussi savoir que certains ne sont pas allés beaucoup plus loin que leur village et sont désemparés de ne pas pouvoir nous aider davantage. L’essentiel n’est-il pas que nous trouvions toujours un endroit où dormir et manger ?

Sur la route, nous avons aperçu quelques mariages. C’est la saison. Couleurs et brillances mènent la danse.

De belles habitations aux jardins arborés longeaient la route. Des châteaux de foins doraient le tableau de la campagne khmère.. Quant aux vaches, on ne sait jamais si elles s’arrêtent au milieu de la route, si elles vont reculer ou avancer. Leur flegme est caractéristique… Elles ne sont pas perturbées par la circulation anarchique dont on nous a tant mis en garde ! Nous sommes arrivés à Dom Deik et nous sommes tombés sous le charme. De la fermeture du marché au coucher du soleil, nous avons assisté au match de volley-ball, au retour des fermiers vers leur logis… C’était une magnifique fin de journée aux couleurs chatoyantes.

P1200578 P1200906  P1200926 P1200962P1210001 P1210075 P1210119

JOUR 9 :

Nous croisons des deux-roues extrêmement chargés. Des femmes s’installent sur le bord des routes pour vendre tout ce qui se mange. Nous découvrons le temple de Beng Mealea dont la grandeur témoigne de temps anciens fastueux. C’est encore le chaos dans de nombreuses parties. Ici nous pouvons admirer de beaux et grands arbres. C’est l’histoire qui les préserve…

Le glas a sonné, nous devons rentrer sur Siem Reap. Grâce à l’excellent sens de l’orientation de Sylvain, nous avons pu encore échapper à la grande nationale. Nous nous sommes enfoncés sur de beaux chemins habités durant les 70 kms du retour. Nous n’avons pas hésité à nous arrêter aussi souvent que possible afin de clamer à tous ces gens que nous étions heureux de découvrir leur pays et de les rencontrer… Nous en avons amusé plus d’un avec notre jovialité…

 

P1210149 P1210151 P1210162 P1210172 P1210189 P1210191 P1210207 P1210240 P1210247 P1210252 P1210259 P1210322 P1210340

1 commentaire:

  1. coucou, comme d'habitude photos et textes magnifiques. Quel dépaysement c'est vraiment extra de vous suivre. Bonne route pour la suite et viens vite nous conter la suite.
    Bises - Frédérique

    RépondreSupprimer