De retour à Hanoi, quatre ans plus tard, nous avons trouvé qu’il y avait moins de cyclistes… Mais se perdre dans les ruelles est toujours aussi agréable. Les scènes de rue ne manquent pas. Les papis et mamies assis au pas des portes sont nombreux ! Comme les maisons sont toutes en hauteur, avec comme unique ouverture : la rue; l’intimité existe peu ! Plusieurs générations vivent dans la même demeure. Cela tend à changer par une forte volonté des jeunes mais beaucoup ne possèdent pas les ailes économiques pour réaliser ce désir ! L’heure de la frustration est arrivée. L’avenir nous dira sur quoi elle débouchera ?!!!
Dans cette capitale, au nord du pays, les cafés glacés sont moins populaires. Ils sont remplacés par le thé vert accompagné de la pipe à eau. Nous pouvons aussi trinquer la la “bia hoi”, bière locale sans conservateur ou avec un jus de citrons accompagné de graines de tournesol. Tout cela assis sur des tabourets bas dans la rue…
Evidemment, nous sommes retournés au spectacle de marionnettes sur l’eau. J’ai craint de l’avoir idéalisé… Que nenni ! Nous étions tous les quatre subjugués. La variété et la précision des gestes des marionnettes nous attirent dans leur monde. Les musiciens et chanteurs sur scène accroient la magie. L’histoire paraît réelle, dans le présent… Il n’y a plus qu’à se laisser porter par ces artistes… Bravo !
Après tout cela, nous étions partis pour un grand tour dans les montagnes en passant par Dien Bien Phu. Mais Thibault a pris le relai de Sylvain avec un zona que nous avons diagnostiqué avec la pharmacienne. Et, comme ses défenses immunitaires étaient amoindries, il a contracté une infection digestive très résistante. Peut-être n’avions nous pas compris assez vite qu’il voulait rentrer en France ??!!!… Nous nous sommes donc posés chez l’habitant, à Mai Chau, dans une très belle vallée et nous nous sommes tous fait dorloter par Meg… Les lucioles faisaient scintiller nos nuits au son des crapauds dans les rizières. Quand nous avons repris la route, nous avons certes vu de beaux paysages mais les travaux ne semblent jamais cesser : ponts, barrages, routes… C’est la désolation ! Nous n’avons donc fait que des arrêts étapes avant d’arriver à Sapa. La première vision fut assez brutale et décevante tant la ville est adaptée au tourisme de masse : hôtels, restaurants, échoppes se succèdent !… Et là, encore une fois, j’ai compris qu’il était possible de s’écarter des grands clichés et vivre de petits moments chargés d’émotion et d’intimité avec des personnes qui côtoient des étrangers tous les jours dans des lieux très touristiques… Il n’est pas nécessaire de chercher l’endroit inaccessible pour découvrir ce que désigne ce savant mot “authenticité”.
En quittant le Vietnam, nous sommes tous arrivés à la conclusion que ce pays était magnifique et très varié. Oui, il existe un “mais”. Tous les jours, nous avons rencontré des vietnamiens sympathiques mais régulièrement nous avons senti de l’agressivité. Heureusement elle n’était que rarement tournée vers nous… Je dirai malgré tout que c’est un peuple assez nerveux !
La bonne nouvelle, c’est que Thibault retrouve l’appétit ! Depuis que nous avons acheté le billet retour, il est plus enthousiaste que jamais pour profiter de notre fin de voyage ! Ce n’est que du bonheur !